Force est de constater que la parité bien que clamée haut et fort par les médias, et les associations, demeure absente dans plusieurs secteurs. Dans le domaine artistique par exemple, les hommes ont une avance considérable sur leurs collègues femme. Il paraît discriminatoire de le dire ainsi mais les privilèges dont bénéficient les deux sexes sont loin d’être égaux. Dans la littérature, rares sont les auteures qui ont réussi à se hisser au rang d’auteur à succès. Découvrez ici le succès des femmes en littérature.

Les statistiques au niveau des prix littéraires

Depuis toujours, les écrivains français sont primés à la hauteur du succès de leurs œuvres. Cette pratique a réellement débuté au cours de l’année 1903 suite à la naissance du Goncourt. En termes de statistiques générales sur les auteurs primés depuis cette première édition, on remarque une inégalité notable entre les deux sexes. Alors que le nombre total d’auteurs masculins ayant été primés est de 549, seulement 161 femmes ont réussi à s’inscrire sur la liste. Que ce soit pour les prix datant ou pour les nouvelles versions de récompenses, les hommes sont toujours plus nombreux que les écrivaines sur la liste des bénéficiaires. Cependant, on peut noter l’exception faite lors de la récompense offerte par le magazine Elle où les femmes représentaient 53 % des auteurs récompensés. Voici une liste de prix avec le pourcentage des femmes et des hommes primés :

●       Goncourt lycéen : 63 % d’hommes et 36 % de femmes ;

●       Femina : 64 % d’hommes et 33 % de femmes ;

●       Elle : 47 % d’hommes et 53 % de femmes ;

●       France Inter : 68 % d’hommes et 31 % de femmes ;

●       Flore : 76 % d’hommes et 24 % de femmes ;

●       Médicis : 79 % d’hommes et 21 % femmes ;

●       Renaudot : 83 % d’hommes et 17 % de femmes ;

●       Décembre : 85 % d’hommes et 15 % de femmes ;

●       Académie : 87 % d’hommes et 13 % de femmes ;

●       Interallié : 80 % d’hommes et 20 % de femmes ;

●       Goncourt : 90 % d’hommes et 10 % de femmes.

La sous représentation des femmes

Dans la littérature française, les femmes sont partiallement sous-représentées. Même quand elles sont citées dans les écrits, elles sont généralement dévalorisées. Sur une base de 17 manuels étudiés, seulement 3,7 % de femmes auteures sont citées là où les écrivains masculins sont présents en grande masse. Les femmes étatistes et philosophes sont également très peu valorisées (6,1 % , 0,7 %). Il en de même pour les institutions littéraires dans lesquelles on dénombre très peu de femmes. Depuis la création des grands prix littéraires en France, les inégalités entre les hommes et les femmes ont toujours été présentes. Que ce soit avec Médicis en 1958 ou Flore en 1994, les tendances sont restées inchangées. Sur les trois dernières décennies, la quasi absence des femmes au palmarès s’est régulièrement observée. A tel point que cette sous-représentation féminine est en voie d’être normalisée par le secteur.

La composition des jurys

Déjà presque inexistante dans les institutions littéraires, les femme sont le plus souvent abscentes dans le jury des grandes remises de prix. Une absence qui serait la cause probable de la dépréciation des auteures dans les classements. Selon les résultats de 2018, les prix auxquels le pourcentage de femmes bénéficiaires était conséquent étaient présidés par un jury hétérogène. C’est-à-dire composé d’hommes et de femmes. S’agirait-il d’un favoritisme inter-genre ? Par exemple, lors du prix du magazine Elle, où le jury était exclusivement féminin, les résultats penchaient en faveur des femmes. Un autre exemple valable est celui du Goncourt qui favorisait uniquement les hommes (90 %) au détriment des femmes. Selon certaines sources, le prix Elle serait une revanche des femmes face à l’injustice qu’est le Goncourt.

Cependant, le concept du favoritisme basé sur le genre est contredit par deux cas d’exception. A cet effet on peut parler du jury du prix Femina qui bien qu’étant constitué de femmes a récompensé 64 % d’écrivains masculins. Le prix Flore quant à lui était présidé par un jury essentiellement masculin. Et celà n’a pas empêché un choix de finalistes composé de 50 % de femmes.