Que vous soyez un écrivain professionnel ou très occasionnel, vous devrez passer par l’un des trois modes d’édition pour assurer la sortie de votre ouvrage, en l’espèce le compte d’éditeur, le compte d’auteur et l’autoédition. Si vous ignorez les nuances entre ces trois méthodes d’édition, alors vous êtes au bon endroit ! Découvrez dans cet article la description de chacun d’entre eux, leurs avantages et inconvénients, ainsi que leurs spécificités.

Le compte d’éditeur

C’est la méthode d’édition classique, et la plus connue d’un point de vue historique. Le compte d’éditeur consiste à faire publier son œuvre écrite avec l’aide d’un éditeur ayant accepté de collaborer avec vous. Les grandes maisons de l’édition sur le marché ne manquent pas, elles sont célèbres et reçoivent de très nombreux manuscrits produits par des écrivains chevronnés ou occasionnels.

L’éditeur fera le choix des manuscrits sélectionnés selon les critères de sa ligne éditoriale et les potentiels de ventes des dits manuscrits transformés en véritable livre (ou ebook pour la version dématérialisée). Il usera des moyens nécessaires pour que le livre soit publié et commercialisé. Son rôle sera essentiellement de :

●        travailler constamment avec l’écrivain ;

●        se prononcer et sélectionner la couverture du livre ;

●        gérer les aspects marketing et faire de la publicité pour l’œuvre ;

●        placer le livre dans les librairies de son réseau ou auprès de ses partenaires (grandes surfaces, librairie indépendantes…), que ce soit en version papier ou en ebook.

Attention, dans cette véritable relation contractuelle l’écrivain autorise explicitement une maison édition à imprimer et commercialiser le livre, les dépenses de fabrication et édition étant à la charge de cette dernière. C’est donc un investissement opéré par la maison d’édition et celle-ci attend un retour économique sur celui-ci. En effet la maison d’édition se rémunère sur le produit de la vente final des livres, en versant à l’auteur un pourcentage en fonction du nombre d’unité vendu (voir plus bas).

Fondement de la relation contractuelle

Le contrat entre la maison d’édition et l’auteur fera le point sur la durée de l’exploitation de l’œuvre et les conditions de ladite exploitation. L’écrivain concède la propriété intellectuelle qu’il détient sur son œuvre à la maison d’édition en échange d’un paiement ou une rémunération. C’est la condition clé essentielle pour parler d’un compte éditeur.

Formes de rémunérations

La rémunération issue du contrat dans le cadre d’un compte d’éditeur est de deux ordres.

La première forme de rémunération au profit de l’auteur est un pourcentage sur le nombre de livres vendu. Pour faire simple, l’écrivain reçoit une somme pour chaque livre acheté par un lecteur. Par exemple, si le livre est vendu 10 euros et que l’auteur doit toucher 10 % sur chaque vente, alors il recevra 1euro sur chacune d’elle. Bien évidemment le pourcentage prévu par clause contractuelle entre l’écrivain et sa maison d’édition doit faire l’objet de négociation si possible.

La seconde rémunération au profit de l’auteur est l’avance, aussi nommé avaloir. En effet, en souscrivant au compte d’éditeur, il est possible que l’écrivain puisse être payé en avance. Le montant varie d’une maison d’édition à une autre et en fonction du potentiel commercial du livre.

Quelques remarques sur le compte d’éditeur

Le compte d’éditeur est encore aujourd’hui la voie sacrée pour un écrivain car elle est la plus prestigieuse. Un auteur dont le manuscrit a été sélectionné par une maison d’édition reçoit une aide inestimable en termes de promotion et de commercialisation de son futur livre. Cependant, les places sont chères pour être remarqué par une maison d’édition. Chaque année celles-ci reçoivent des centaines de manuscrits dont la plupart ne peuvent pas être feuilleté faute de temps. La sélection est impitoyable pour trouver la pépite dans tous ces manuscrits.

L’écrivain doit aussi pouvoir se faire une idée sur la puissance d’une maison d’édition. Un manuscrit accepté ne veut pas dire que celui-ci aboutira à des milliers de livres vendus si la maison d’édition est trop petite pour imposer le livre sur les étals des distributeurs.

Le compte d’auteur

Il peut être facilement confondu avec le compte d’éditeur. En effet, dans ce mode d’édition de livre, l’auteur sera encore une fois en relation contractuelle avec une personne ou une structure ayant une activité éditoriale. Cette structure ou cette personne se charge toujours de travailler la mise en page du texte, imprimer et commercialiser l’œuvre sur un réseau plus ou moins étendu, mais cette fois-ci, les dépenses inhérentes à ces étapes sont au frais de l’écrivain.

L’une des caractéristiques majeures de ce mode d’édition est l’absence de sélection de manuscrit. Il n’y a pas de ligne éditoriale fixe avec un écrémage rigoureux des textes proposés. Le compte d’auteur est surtout avantageux pour les écrivains pouvant en assumer les dépenses.

L’écrivain garde également ses droits sur le livre car ils ne sont en aucun cas cédés à la maison d’édition, contrairement au compte d’édition.

Quelques remarques sur le compte d’auteur

Le principal obstacle est ici le budget alloué par l’écrivain dans ce mode d’édition. Un budget serré impose un nombre de tirage faible et une vente de livre dans un réseau peu étendu. En ce qui concerne la force de diffusion du livre, celle-ci va dépendre de l’énergie propre de l’écrivain, ce dernier devant penser et organiser sa propre promotion. La structure éditrice va en principe se contenter de placer l’œuvre dans des librairies en ligne et en magasins, selon l’importance de son réseau. Il convient de bien étudier les offres de ces structures et choisir celle qui correspond aux objectifs de l’écrivain et à sa capacité de financement.

L’autoédition

C’est le troisième mode d’édition d’un livre. Cette méthode devient de plus en plus populaire depuis les dernières années en raison de trois facteurs au moins : la difficulté pour un écrivain de voir un manuscrit accepté par une maison d’édition conventionnelle, la défiance des auteurs envers les maisons d’éditions dont les modes de fonctionnement peuvent être opaques, et enfin la possibilité de pouvoir contrôler totalement la création d’un livre dans son intégralité et sans intervention ou exigence contractuelle d’une tierce personne.

Dans l’autoédition, l’écrivain conserve ses droits d’auteur. D’ailleurs, il n’y a pas de relation contractuelle envers une autre partie, l’auteur devant lui-même écrire, corriger, mettre en page et imprimer son œuvre, comme également assurer lui-même la promotion du livre auprès de ses lecteurs.

Quoi qu’il en soit l’autoédition implique un budget pour imprimer le livre, faire appel à un professionnel graphiste pour réaliser une belle couverture, ou encore rémunérer une personne pour corriger l’œuvre. Toutes ces étapes peuvent d’ailleurs être réalisées par l’auteur s’il dispose de temps et des compétences nécessaires.

L’auteur devra trouver son réseau de diffusion lui-même et construire la promotion de l’œuvre. La plupart du temps, les personnes ayant choisi l’autoédition ont une communauté derrière eux qui les soutient (bêta-lecteurs, amis lecteurs, connaissance dans l’impression, contact avec une ou plusieurs libraires, groupe dans les réseaux sociaux…).

Quelques observations sur l’autoédition

L’autoédition, c’est la liberté totale, mais cela demande une grande organisation personnelle. Une certaine rigueur est exigée dans la correction des chapitres afin de traquer les fautes et les répétitions. La mise en page devra être irréprochable pour se rapprocher le plus possible d’un résultat professionnel. Il conviendra aussi d’assurer la protection des droits de l’auteur sur son œuvre, en enregistrant l’œuvre auprès de la Bibliothèque nationale de France, en déposant l’œuvre chez un notaire. Mais le plus simple reste pour l’écrivain de s’envoyer à lui-même un colis postal de son manuscrit avec une photocopie d’une pièce d’identité pour rattacher le document à son propriétaire.

L’auteur devra rencontrer les librairies ou grands magasins pour demander l’organisation de séances de dédicaces. Ces points de ventes sont souvent demandeurs de ce type d’évènements le temps d’une journée car cela développe de l’animation dans les rayons.

Assurer la promotion d’un livre en autoédition est complexe car l’écrivain est seul. Il essuiera souvent des refus de la part des libraires pour placer son livre en rayons car il manque de notoriété et risque d’occuper de la place trop longtemps sans se vendre. Un livre en autoédition n’est pas estampillé par le logo d’une maison d’édition et cela pèse pour attiser l’intérêt du public. En effet, lorsqu’une œuvre est choisie par un éditeur célèbre, c’est qu’elle a été au préalable choisi parmi tant d’autres. Aussi, elle est considérée comme étant hautement qualitative et digne d’être lue. Un auteur en autoédition devra lutter contre ce préjugé en permanence et chercher à communiquer autrement, notamment en créant son propre blog et son site internet personnel, et en étant présent aussi sur les réseaux sociaux (de préférences en créant du contenu régulièrement)

La publication sur les sites et plateformes

Avec l’évolution d’internet, il existe désormais plusieurs sites et plateformes qui proposent des livres. Sur ces derniers, il est possible pour toutes personnes d’y publier son livre sans accompagnement d’un éditeur. Après la publication, les personnes intéressées par les œuvres écrites pourront y avoir accès et les lire.

Parfois, certains éditeurs entrent en contact avec des écrivains lorsqu’ils pensent que leurs œuvres ont du potentiel. Ceux intéressés par les offres de ces maisons pourront à leur tour souscrire à un contrat selon le mode d’édition.

Conclusions sur les modes d’éditions d’un livre

En ce qui concerne le compte d’édition et le compte d’auteur, l’écrivain devra se montrer prudent car ces deux types de relations aboutissent à une relation contractuelle avec une personne tierce, physique ou morale. Avec l’avènement de l’autoédition et du web, il existe de nombreuses plateformes se présentant comme des maisons d’éditions respectables. Les arnaques et les déceptions sont fréquentes aussi est-il sain de prendre son temps pour analyser le sérieux d’une maison d’édition, rassembler des informations sur elle, surtout si celle-ci n’est pas connue.

Si l’écrivain souhaite se lancer dans une relation contractuelle avec une maison d’édition, il devra si possible négocier toutes les clauses du contrat, notamment celle concernant le type de rémunération et son étendue, et celle gérant les droits d’auteurs (avec une mention claire non équivoque sur leurs cession, ou non, à la maison d’édition).

Dans le doute il est également possible de faire recours à un avocat, un notaire ou toutes autres personnes compétentes pour conseiller l’écrivain. Ils sauront étudier le contrat proposé, relever les zones d’incertitudes, et sauront dénicher les clauses dérogeant aux lois.

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