S’auto-éditer peut être une affaire relativement coûteuse. L’auteur doit couvrir plusieurs frais importants, à commencer par l’impression des livres eux-mêmes, voir la rémunération de professionnels intervenant dans les étapes de conception et de mise en vente du dit livre. Mais l’auteur auto-édité doit-il s’attendre à vider son portefeuille pour mettre en place son projet personnel. Fort heureusement non, cependant chaque auteur doit se poser une question : les objectifs d’écriture, d’impression et de vente sont-ils réalisables pour pouvoir couvrir les coûts ?

Les tarifs varient en fonction des prestataires de services auxquels les auteurs ont recours.

Parlons rapidement des principaux postes de coûts avant d’y revenir plus en détail dans la suite de l’article.

Prenons la couverture d’un livre. Il n’est pas fatalement nécessaire d’y consacrer une somme importante (un budget de 30-40 euros peut suffire pour couvrir les frais de design et d’impression). Vous pouvez trouver par exemple un bon designer freelance sur freelancer.com. Si vous ne voulez pas recourir à un designer et si vous avez des talents pour la création, le logiciel gratuit gimp (le petit frère du logiciel photoshop) peut vous permettre de créer une couverture au rendu professionnel.

En delà de la couverture qui a une contribution non négligeable dans le succès commercial d’un livre, il y a la correction de fond. Elle peut coûter autour de 320 euros si vous désirez une correction irréprochable par un correcteur digne de ce nom.

S’agissant de la promotion d’un livre, l’édition d’un site web sous wordpress peut représenter un budget très modique. Un hébergement mutualisé et illimité coûte 72 euros par an chez le français O2switch (il s’agit d’un concurrent de OVH basé à Clermont-Ferrand). Un nom de domaine disponible (en extension .fr) coute entre 5 et 10 euros par an selon le registrar employé. LWS, OVH ou internet BS sont les plus économiques. Il y a également la possibilité de créer un site sous google sites entièrement gratuit hébergé par google.

Ce qu’il faut savoir

Auto-éditer son ouvrage inclut l’écriture, la correction, l’impression par un professionnel, et bien sûr la promotion du livre et sa vente par l’auteur lui-même. Ce processus peut coûter entre 200 et 10 000 euros. C’est une fourchette de prix large car les prestations vont dépendre des objectifs de l’auteur. Imprimer et vendre 20000 livres coutent forcément plus chère qu’une production de 100 unités. Faire appel à un correcteur professionnel rémunéré à la page est plus couteux que de faire appel à un non professionnel. Enfin, la qualité d’une couverture et de sa mise en page dépends du temps passé dessus par un graphiste professionnel.

Le suivi d’un projet de livre en auto-édition doit donc forcément imposer un cahier des charges rigoureux.

Les étapes clés de l’autoédition et les dépenses à prévoir

Il est important de prévoir un budget en fonction de vos objectifs tant en termes qualitatifs que quantitatifs.

La production de votre ouvrage

Proposer un bon livre, c’est s’assurer qu’il ne contient pas d’éléments rédhibitoires. Ces éléments sont entre autres, les fautes d’orthographe, de grammaire, les tournures de phrases incohérentes, la mise en page, une couverture pauvre, une quatrième page peu accrocheuse.

La correction de fond

Les travaux de relecture de fond de votre œuvre sont proposés par certains professionnels qui proposent parfois leur force de travail sur internet. Attention, leurs tarifs sont variables. S’ils ont pour mission de rectifier les erreurs d’orthographes, de typologie et de syntaxe, ils pourraient aussi trop altérer la formulation de vos propres phrases et de vos paragraphes.

En ce qui concerne la correction de fond, il est conseillé de passer en premier lieu par des bêta-lecteurs qui vous aideront (gratuitement en principe), à identifier les points d’ombre de la production de l’auteur. Un bêta lecteur peut être une personne disponible dans votre entourage, cependant, l’auteur devrait éviter de choisir des candidats trop bienveillants avec son travail au risque de ne plus bénéficier de corrections constructives sur le long terme. Après publication du livre, les  bêta-lecteurs seront aussi les ambassadeurs de l’auteur lors de la promotion du livre.

Illustration et création de la couverture

Afin d’avoir une bonne couverture, il est capital d’avoir un graphiste pour la création et la mise en page de la couverture. Le tarif pour une illustration personnelle par un professionnel en ligne est à partir de 100 euros, mais le coût va aussi dépendre du type de prestations et de l’expérience du graphiste. Pour trouver un illustrateur en ligne, vous pouvez soit vous tourner vers les réseaux sociaux, notamment Facebook où on peut trouver des groupes d’illustrateurs pro, ou encore le site internet Graphiste.com pour y déposer une annonce. Une mise en garde cependant, demandez toujours aux graphistes professionnels de vous céder les droits d’exploitation de l’image pour votre compte. En effet, certains graphistes peuvent être tentés d’exiger de recevoir une rémunération par unité de vente du livre, même s’il s’agit de cas moins fréquents dans le milieu de l’autoédition.

Un auteur auto-édité avec des compétences informatiques et du temps est un plus. En utilisant lui-même des outils et logiciels informatiques de traitement d’image, il est possible de développer soi-même des couvertures et quatrième page de couverture de belles qualités tout en économisant sur les coûts de production du livre. C’est peut-être aussi le moment de se former à certains de ces logiciels.

Mise en page sur un e-book 

Afin de bien paraître sur une liseuse, la mise en forme de l’e-book doit se faire de manière très précise. Cette mise en forme est différente sur Kobo (format EPUB) et sur Amazon (format MOBI). De nombreux modèles existent en ligne et se font automatiquement ou en donnant des conseils pour rogner les marges, instaurer le bon format. Ces plateformes en ligne vous aideront à le faire vous-même.

Il est aussi possible de contacter des prestataires qui se chargent de traiter la mise en page, mais aussi d’assurer la commercialisation du livre dans des boutiques en lignes, voire de le vendre en version papier.

Selon le format de votre œuvre, Librinova et IS Édition offrent des tarifs à partir de 50 euros. Mais si vous le souhaitez, vous pouvez prendre des formules plus importantes pour obtenir des prestations supplémentaires.

Mise en page en version papier

La mise en page d’un échantillon en version numérique est différente de celle en version papier. Vous pouvez le faire vous-même en ligne grâce au logiciel de traitement de texte Word. Comme vous comptez passer par un imprimeur n’hésitez pas à demander de l’aide à leur service informatique pour améliorer la mise en page et le rendu de votre couverture.

La mise en page et la taille à choisir va dépendre aussi de la nature du livre. Pour un roman, les formats poche (11cm sur 19cm) et broché (14cm sur 21cm) sont très populaires mais il en existe bien d’autres pour les bandes dessinées, les recueils de poèmes, etc.

Il convient aussi de prévoir toujours une marge plus importante d’un coté de chaque page pour laisser de la place à la future reliure du livre.

Si l’auteur choisi de laisser de l’espace entre chaque chapitre, il peut alors commencer chaque chapitre en page impaire. Dans ce style de découpage, il convient d’éliminer la numérotation sur les pages blanches.

Imprimer le livre papier

Vous avez deux options pour imprimer un livre papier. La première, c’est de faire appel à un imprimeur traditionnel. La deuxième consiste à opter pour un imprimeur en ligne à la demande.

Impression traditionnelle

Le prix des imprimeurs traditionnels peut être intéressant car ils proposent des tarifs dégressifs : plus le nombre de livres a imprimé est grand, plus le prix unitaire diminue. Pour une centaine d’unité à l’impression, il faut prévoir un budget minimum de 800 euros. Il conviendrait de consulter plusieurs imprimeurs pour faire un comparatif de coût en fonction de la qualité du papier choisie et des retouches à faire.

En contrepartie, le passage chez un imprimeur présente un risque, en effet l’auteur auto-édité doit forcément payé pour les livres qui seront éventuellement invendus. L’auteur autoédité devra donc se fixer des objectifs réalisables dans la promotion de son roman. Le mieux est d’ores et déjà de penser au prix de vente de votre roman à l’unité pour couvrir au moins les frais d’impression. Pour donner une idée, un livre broché de 350 pages vaut entre 21 et 25 euros en librairie, un roman de poche coûte un peu moins de 10 euros en principe.

Impression en ligne à la demande

Avec l’impression en ligne à la demande, les livres sont imprimés à l’unité en fonction des commandes des lecteurs. Il n’y a donc pas de mévente. Mais dans ce cas, le coût unitaire d’impression sera plus élevé. Pour cette réalisation, vous avez Lulu createspace et Bod qui vous offrent leurs services. Vous avez l’obligation de commander un échantillon minimum d’impression afin que la mise en page soit validée.

Comment stocker ses livres dans de bonnes conditions ?

Vous avez investi vos économies dans un premier tirage de quelques centaines voire de quelques milliers d’unités pour les plus ambitieux ou pour les plus petits formats. Vous allez rapidement constater que tous ces exemplaires représentent un certain volume pour ne pas dire encombrement. Entreposer ses livres à domicile lorsque vous débutez peut sembler une bonne idée. Encore faut-il disposer de l’espace nécessaire chez soi. Déplacer ses exemplaires d’une pièce à l’autre ou d’un placard à l’autre n’est pas recommandé pour maintenir vos livres dans un bel aspect. Même protégé dans des cartons et par un film plastique, les probabilités d’endommager un lot augmente avec le nombre de manipulations. La cave trop humide ou le garage trop exposé aux poussières n’est pas non plus le meilleur lieu pour entreposer ses exemplaires neufs. Nous vous recommandons de louer un petit box de stockage pour conserver vos livres. Désormais de nombreuses sociétés proposent à la location des surfaces au sec et à l’abri des aléas climatiques. Il s’agit en définitive de la version moderne et flexible du garde-meuble traditionnel. Pour savoir conserver ses livres dans de bonnes conditions nous vous recommandons de lire cet article.

Publier et vendre

Deux possibilités s’offrent à vous en matière de force de vente. Soit, vous passez par un intermédiaire, soit vous vendez directement vos livres. Il est conseillé de débuter avec les plateformes intermédiaires sur le web afin d’acquérir vos premiers clients.

La vente par intermédiaire consiste à vendre vos livres par le biais de certaines plateformes qui offrent ce genre de service. Vous pourrez faire des recherches pour trouver l’option la plus avantageuse pour vous. Sachez que ces plateformes en ligne se rémunèrent en prenant une commission à chaque unité vendue. Selon la formule choisie, le livre auto-édité sera vendu sur un certain nombre de plateformes et librairies en ligne, voir en version papier.

La vente en direct par l’auteur lui-même impose des dépenses supplémentaires et un travail en amont pour choisir et organiser la façon dont il veut vendre ses livres. La création d’un site e-commerce ou d’un blog avec option d’achat de votre livre par les lecteurs est un incontournable. L’auteur devra aussi rechercher des salons du livre et s’y inscrire des mois à l’avance pour obtenir une place. Et bien sûr, les réseaux sociaux sont un plus comme Facebook et Instagram, à la condition de pouvoir nourrir les pages de l’auteur auto-édité avec du contenu fréquent, au moins une fois par semaine.

La création d’un site e-commerce

Cette option est onéreuse si vous passez par un professionnel pour créer un site internet personnel dédié à votre livre. Un minimum de 1000 euros est à prévoir si vous exigez un travail qualitatif. Cela dépend encore des options supplémentaires que vous désirez ajouter.

Cependant, plusieurs plateformes en ligne proposent des formules gratuites pour héberger un blog facile à créer, comme WordPress et Wix. Elles proposent aussi des versions payantes avec des options de personnalisation.

Le développement de l’autoédition en France

Le marché de l’autoédition est en constante évolution dans le monde entier. Aux Etats-Unis, le marché de l’autoédition a le vent en poupe depuis plusieurs années. A partir de l’année 2010, le pourcentage d’œuvres auto-éditées a fortement augmenté surtout avec l’avènement des e-books. Ces livres électroniques prennent tellement d’ampleur sur le marché américain qu’ils sont aujourd’hui plus vendus que les versions papiers. Sachant que la quasi-totalité des livres numériques sont généralement auto-édités, on comprend très vite la raison de l’accroissement de leur taux de ventes. En effet, les ventes auto-éditées ont évolué de plus de 400 % soit un total d’environ 400 000 œuvres vendus. Ce qui correspond à une valeur nette de 51 milliards d’euros de chiffres d’affaires.

Au-delà de l’Amérique, le marché de l’autoédition est également très développé dans les pays européens dont la France. Depuis 2007, plusieurs milliers d’auteurs ont opté pour l’autoédition. Plutôt que de se fier à l’édition traditionnelle, ils se contentent d’éditer leurs œuvres eux-mêmes. Certaines études réalisées par le Figaro ont révélé qu’il existe plus de 2,5 millions de français qui envisagent l’autopublication de leurs ouvrages. Cette orientation des auteurs français vers l’édition personnalisé n’est pas l’effet de leur propre volonté. En effet, nombreux sont les écrivains en herbe qui envoient leurs manuscrits aux éditeurs, sans jamais recevoir de réponses. Dans le meilleur des cas, ils reçoivent un retour laconique parlant de la qualité du contenu ou de l’idée en elle-même. Une réponse qui en réalité est synonyme de rejet. Face à ce phénomène, les auteurs se retrouvent obligés de se tourner vers l’autoédition pour permettre à leurs réalisations de voir le jour.

Outre les refus essuyés par les auteurs de la part des maisons d’édition, il existe bien d’autres éléments qui les motivent à autoéditer leurs réalisations. Certains écrivains sont simplement motivés par le plaisir d’écrire, et de faire part de leurs opinions sur un sujet, ou de montrer leur imagination sans passer par des intermédiaires professionnels. Ces auteurs sont aussi plus préoccupés par l’information qu’ils apportent aux lecteurs, que par la reconnaissance ou le bénéfice. Cela dit, ils sont de plus en plus motivés à assurer leur propre édition sans aucune aide extérieure.

Motivation des auteurs pour l’autoédition en France

Selon nos statistiques, les motivations des auteurs français sont réparties comme suit :

●       83 % pour le divertissement de leur lectorat ;

●       68 % pour la transmission d’une information précise ;

●       45 % pour la reconnaissance qu’ils obtiendront de la part de leur audience ;

●       68 % pour le partage de connaissances et d’enseignements ;

●       41 % pour se faire de l’argent ;

●       61 % pour partager une expérience personnelle afin d’aider les lecteurs à résoudre leurs problèmes ;

●       72 % pour le plaisir et l’épanouissement que l’activité leur procure ;

Quels genres de livres sont auto-édités en France ?

On distingue sur ce point les écrivains conteurs et les écrivains pédagogues.

Les conteurs, qui représentent 56 % de la littérature française, écrivent des romans axés sur les comédies légères, les romances, sur l’histoire réels de l’humanité, et aussi dans le domaine de l’imaginaire pur et dur comme la science-fiction, les thrillers, la fantasy.

Les écrivains pédagogues quant à eux, se focalisent sur le réalisme. A travers leurs livres, ils partagent leurs expériences de vie personnelle. Leur objectif est d’enseigner une science ou d’apporter la solution à un problème précis.

Comparé aux autres pays du continent, la littérature française est celle qui regroupe le plus de livres de romance et d’histoire imaginaires.

Quel est le support de livre le plus publié en France ?

En ce qui concerne le support préféré par les auteurs, on distingue deux supports en général : les versions papier et les versions numériques (ebook). Une étude réalisée en France a révélé que les deux supports coexistent en proportion égale.