L’oiseau-ba, seconde vie dans l’Egypte antique par Michèle Juret

Les Egyptiens croyaient en une seconde vie après la mort. Plusieurs devenirs post-mortem sont évoqués dans les textes : devenir solaire, devenir stellaire, devenir osirien (cultiver les champs de Ialou). Comment les concilier ? La création de l’entité-ba devient la réponse à cette question.

Nous  traduisons  le « ba »par le mot « âme » mais le concept se révèle beaucoup plus complexe. Représenté sous l’aspect d’un oiseau à tête humaine, le ba est d’essence divine. Il a la possibilité de sortir du tombeau, de suivre Rê dans sa barque et d’accomplir les activités qui étaient celles du défunt de son vivant. A partir du Nouvel Empire, cet être hybride apparaît sur les parois de tombes et le mobilier funéraire, mis en scène dans nombre d’activités.

Cette étude revêt un aspect multiface. Comme des chemins de réflexion nombre de questions se sont imposées. En un premier temps sur la genèse de cette iconographie :  quand cet être hybride est-il apparu  ? pourquoi un corps d’oiseau ? Quelles espèces ont été choisies pour modèles ? Pourquoi ? Est-ce un concept essentiellement funéraire ? Synthèse de plusieurs idées, cette image d’oiseau à tête humaine visualise parfaitement le concept, met l’accent sur son essence divine, sa mobilité, sa liberté, son état d’être entre deux monde. L’observation de ces images à la lumière les textes, principalement le Livre des Morts, nous entraîne dans un monde quasi-magique. L’organisation des scènes illustre les idées exprimées : ba pourvoyeur d’offrandes alimentaires, ba lié au cœur-clé-de-vie, ba-conscience, ba-substitut du défunt. Détenteur de la vie, il lui apporte l’éternité. Quelques hypothèses ont été avancées…

L’observation de l’aspect corporel de ces oiseaux-ba s’est révélée extrêmement intéressante, témoignant d’une variété insoupçonnée : choix des espèces selon le thème exprimé, choix des couleurs,  coiffures, parures, positionnement auprès d’artéfacts, identification au défunt, évolution dans le temps…

Cette étude est issue du mémoire de recherche présenté à l’Ecole du Louvre en 2002, actualisée à la lumière des récentes publications. L’auteure est diplômée de l’Ecole du Louvre (recherche), conservatrice du Musée de Montgeron, Sociétaire de l’Académie Lorraine des Sciences, Vice-présidente du Cercle Scientifique Etienne Drioton, Nancy.

L’oiseau-ba, seconde vie dans l’Egypte antique
Auteure Michèle Juret
Ed. Books on Demand
188 pages – 50 illustrations – 19 couleurs – 30 X 21 cm – livre 29€90 – ebook 22,90 €
ISBN 9 782322 420131