En France, les bibliothèques ambulantes ont vu le jour pendant la seconde moitié du XIXe siècle. Elles ont fait leurs premières émergences dans les centres hospitaliers, les pénitenciers, les centres de formations pour apporter la culture au sens général dans des lieux rencontrant les problématiques inhérentes à la gestion d’une bibliothèque standard : le budget, le manque de place, le manque de personnel.

Aujourd’hui, elles se présentent sous plusieurs formes et elles varient en fonction de leur mode de construction et d’installation. On distingue à cet effet les bibliothèques éphémères, les boîtes à livres autonomes implantés dans des endroits inhabituels, ou la traditionnel bibliothèque dans un bus. Focus sur le phénomène des bibliothèques ambulantes.

Origine des bibliothèques ambulantes

C’est la volonté d’alimenter les zones rurales situées à l’écart des réseaux bibliothécaires en produit de littérature qui a fait naître l’idée des bibliothèques ambulantes. L’objectif à l’époque était de rendre les bibliothèques ouvertes et accessibles à tous. On a alors assisté à l’essor des librairies mobiles, des bibliothèques nomades, des casiers de rue proposant quelques livres. Ces différentes variétés de bibliothèques rejoignent un seul et même concept général : la bibliothèque hors les murs.

L’essor des bibliobus

Encore appelés bookmobiles, les bibliobus trouvent leur origine dans la première partie du 19e siècle, notamment en Angleterre et aux Etats-Unis. Les bookmobiles de l’époque se présentaient sous la forme d’une charrette contenant des livres tractés par des animaux et guidée par un bibliothécaire. L’objectif de ces véhicules étaient de desservir les communautés rurales éloignées des bibliothèques conventionnelles en villes. Avec l’avènement de la mécanisation, le cheval a alors rapidement cédé sa place au moteur, permettant dés lors une meilleure couverture des territoires et une vulgarisation de la culture plus efficace.

L’installation des bibliobus a permis de moderniser l’image des bibliothèques auprès des usagers et d’affermir l’efficacité des services sociaux et publiques de proximité jusqu’à la fin des années 90. Mais avec le 21e siècle, le concept semble dépassé. De nouvelles méthodes de diffusion des ouvrages en ville sont apparues, comme les fameuses boites à livres réparties dans le tissu urbain des agglomérations, sans parler de l’inévitable concurrence du Web et de la numérisation des ouvrages facilement accessibles. La conscience écologique est aussi un facteur remettant en cause l’utilité du bibliobus, jugé trop polluant pour un service limité.

L’apparition des médiabus, musibus, artobus

Au début des années 1980, le développement des bibliobus s’est orienté vers l’accès aux archives et documents audiovisuels. On a parlé alors de médiabus, mais aussi des musibus et des artobus. Ces derniers étaient destinés à attirer l’attention d’une audience ciblée grâce un média en particulier.

Aujourd’hui, les bibliobus classiques ne sont plus d’actualité. La stratégie de communication des structures de bibliothèque mobile est plus axée sur les médiations numériques en privilégiant le déploiement de solutions de formation aux outils numériques. Cette offre complémentaire permet aux bibliobus d’augmenter les chances de toucher un plus grand nombre de visiteurs qui deviendront peut être des lecteurs.

L’apparition des bibliobus en France

Dans la France de 1930, l’intervention du responsable de l’Association des Bibliothécaires de France a permis de nouer un partenariat avec la firme Renault afin d’obtenir des bibliobus adaptés aux réalités des colonies. La firme de fabrication automobile s’est chargée de la création d’un prototype qui sera inauguré lors du congrès international de la lecture publique. Malheureusement, ce prototype n’a jamais été mis en service malgré son succès médiatique. Cependant, sa création a ouvert la porte à d’autres innovations dans le cadre du développement des bibliothèques mobiles. Elle a en effet favorisé le lancement de nombreux projets de bibliobus sur le territoire.

Après l’échec de Renault avec son prototype, de nouvelles perspectives de promotion des livres ont vu le jour sur le territoire, comme la conception de nouveaux moyens de transport et l’organisation des tournées de bibliobus. Au milieu de l’année 1945, les réseaux de bibliothèques ambulantes ont acquis de nouveaux bibliobus leur permettant d’atteindre toujours plus de localités éloignées. Au-delà de ces différents réseaux, on assiste à la formation de nouvelles associations avec pour objectif de créer des bibliobus pour leurs communautés. Cette pratique a été adoptée dans la plupart des départements qui à l’époque étaient dépourvus de bibliothèques communales. Par ailleurs, les réseaux de bibliothèques se sont lancés dans des projets de promotion de livres afin d’offrir des lectures gratuites aux plus jeunes.

La reconversion des cabines téléphoniques publiques

Dans un objectif semblable à celui des bibliobus, il n’est pas rare aujourd’hui d’observer la présence de livres donnés par le public le plus souvent dans d’anciennes cabines téléphoniques de France Télécom. Des communes comme celle de Villefranche-de-Lauragais ont ainsi racheté à l’entreprise de télécommunication des cabines téléphoniques pour les reconvertir en espace d’échange et de découverte littéraire avec un succès certain.